vendredi 21 décembre 2012

Comment aborder la question urgente des changements climatiques quand la morosité semble au rendez-vous?



Vous l’avez peut-être remarqué, mais l’attention pour la question des Changements Climatiques semble s’être essoufflée autant dans les médias que dans les conversations.

Le dernier Sommet Annuel des Nations Unies sur les Changements Climatiques de Doha au Qatar a été assez décevant merci. Les résultats sont demeurés flous et les attentes avant même son ouverture étaient plutôt faibles.

La morosité semble s’être installé autant au niveau politique que médiatique lorsqu’il est question de changements climatiques. 

Les reculs de nos gouvernements, ici au Québec, sur les questions et les décisions qui touchent l’environnement semblent aussi suivre cette vague.

Pourtant, il y a urgence d’agir.

La Banque Mondiale en plus de la communauté scientifique mondiale prévoit qu’en 2060 la température moyenne sur la planète aura augmenté de 4°C. Un rapport récent de l’ONU rapporte que le niveau des océans augmente 60% plus rapidement qu’anticipé dans les pires scénarios. Ces changements et ceux à venir auront des répercussions catastrophiques pour ceux d’entre nous qui vivront encore, mais surtout pour nos enfants et pour des milliards d’êtres humains.

D’ailleurs, le sujet a été fort bien abordé lors du « Lavage de la semaine » avec Jean Barbe et Lise Ravary pour l’émission radiophonique de Cathrine Perrin le 7 décembre dernier. 

Alors, comment réveiller les consciences et combattre le pessimisme ambiant?

Une nouvelle expression est même apparue dans le paysage des débats sur l’environnement pour décrire cette morosité; le « Climatopessimisme».

Selon Pierre Radanne, un expert des questions énergétiques et écologiques,
«…il y a pire que les climatosceptiques : les climatopessimistes.» Pourquoi ? «Parce que le pessimisme est une lâcheté. On a, au fond, le choix entre la souffrance et le silence. » 
Selon le spécialiste des politiques énergétiques de lutte face au changement climatique, «  il faut donc accepter la médiocrité actuelle de l’action politique sur le climat, mais, en aucun cas, abandonner la bataille.»

Donc, vous tous et toutes qui êtes des entrepreneurs et des professionnels, vous qui travaillez sur des politiques de développement durable pour votre organisation ou qui avez travaillé au développement de produits ou de services innovateurs qui font vraiment la différence pour l’environnement, quelles sont les bonnes nouvelles pour 2013?

Eh bien,

En 1972, le politicologue et économiste américain Anthony Downs a publié une thèse intitulée “Up and Down with Ecology,”. Cette thèse explique les 5 cycles que suit l’attention et l’intérêt du grand public pour les problématiques comme l’environnement, la pauvreté et le racisme.

Voici en résumé comment fonctionnent ces cycles.

  • Phase 1 – La problématique rejoint un groupe restreint de personnes
  • Phase 2 – Le sujet croit en popularité et le grand public est enthousiaste à l’idée de trouver des solutions
  • Phase 3 – Il y prise de conscience collective que les solutions seront finalement plus difficiles, plus couteuses ou plus menaçantes pour notre confortablement installé statu quo
  • Phase 4 – Il y a un déclin graduel pour la problématique
  • Phase 5 – La problématique atteint son plateau et cela à un niveau beaucoup plus bas.

Bref, ce qu’il faut retenir, c’est qu’à travers les Phases, l’intérêt du grand public diminue même si la problématique n’a pas été résolue.

En 2012, une analyse du Duke Environmental Leadership Master of Environmental Management program à la Duke University's Nicholas School of the Environment a découvert que l’attention des médias Nord-Américains pour les sujets touchants les solutions à la question des changements climatiques était dans le début de sa phase de croissance.

Ceci est particulièrement vrai pour les avancés technologiques et les incitatifs économiques qui rendent nos actions et nos comportements plus durables.

Voici donc la bonne nouvelle pour 2013. 

Même si globalement, l’attention médiatique pour les changements climatiques semble au point mort, lorsqu’il est question de solutions technologiques et de projets innovateurs qui facilitent l’adoption de comportements durables, l’attention du grand public est encore au rendez-vous et même en croissance.

Il y a donc deux règles à respecter pour profiter de ces nouvelles données.

1)     Mettez l’accent sur l’attrait naturel des médias et du grand public pour la technologie
2)     Racontez l’histoire inspirante d’individus et de petites communautés qui ont choisi de prendre les devants en trouvant des solutions locales et à petite échelle, et ce, malgré les difficultés.


Il ne faut pas se sentir victime du peu d’attention donnée aux changements climatiques ces jours-ci, mais continuer à innover par des moyens de communiquer avec "punch" et originalité nos solutions et services qui font la différence pour l’environnement.

Là-dessus, je vous souhaite à tous un joyeux temps de Fêtes et une belle et fructueuse Année 2013.

Jean-Philippe Vézina
Conseil Movez Action

Cet article est inspiré d’un texte de Katya Hantel intitulé “How To Talk About Climate Change When No One Is Listening

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